La Vipère d’Orsini

Une situation préoccupante en France

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La Vipère d’Orsini est le plus petit serpent de France et la plus petite vipère d’Europe. Présente uniquement dans les Alpes du Sud en France, elle fait partie des espèces les plus rares et menacées. Il est difficile d’évaluer l’état réel de chacune des populations de cette espèce extrêmement discrète en raison de sa morphologie et de son comportement.
Connaître

Carte d'identité

Nom scientifique Vipera ursinii (Bonaparte, 1835)
Poids 58 g maximum pour les mâles, 84 g maximum pour les femelles
Taille 30-50 cm
Espérance de vie inconnue

Répartition et habitat

La Vipère d’Orsini est présente en Europe : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, France, Grèce, Hongrie, Italie, Macédoine, Monténégro, Roumanie, Serbie. En France, elle est présente uniquement en Provence-Alpes-Côte d’Azur ; on la trouve principalement dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes, et ponctuellement dans le Vaucluse et le Var. L’espèce occupe des pelouses ou landes sèches, situées aux étages montagnards et subalpins (entre 1000 et 2200 m d'altitude)
Vipère d’Orsini © Thibault Crépon

Présence de l’espèce sur les sites du Conservatoire

Plateau de Calern

 

Comment la reconnaître ?

L’espèce est reconnaissable à sa coloration dorsale, marquée par un zigzag brun foncé ou gris-noir net, souvent continu, sur un fond gris clair ou marron clair.

Cette vipère n’est pas dangereuse pour l’Homme. Les morsures répertoriées à ce jour n’ont jamais nécessité d’hospitalisation. Son venin est trois à quatre fois moins toxique que celui de la Vipère aspic.

 

Régime alimentaire

Elle fait partie des très rares serpents au monde (unique pour une vipère) à se nourrir quasi exclusivement de sauterelles et de criquets.

 

Menaces

  • Régression des pelouses favorables (fermeture du milieu par progression de la forêt et embroussaillement des pelouses qui limitent les possibilités de thermorégulation et la ressource en orthoptères)
  • Les feux pastoraux ou brûlages dirigés non contrôlés
  • Aménagement et gestion des stations de tourisme en montagne qui réduisent l’habitat de la Vipère d’Orsini
  • Développement important de certaines activités récréatives (hors-piste motorisé et randonnée non-motorisée)
  • Destructions volontaires et commerce illégal/collecte de serpents sur le terrain

 

Statut de protection

L’espèce est protégée règlementairement au niveau international, européen et français. Elle est inscrite sur la Liste des espèces protégées de France, sur la Liste des espèces prioritaires européennes et de plusieurs conventions internationales.

La vente et la détention de Vipère d’Orsini sont interdites et punies par la loi.

 

Agir

Les actions pour la préserver

Habitat à Vipère d’Orsini sur le site du Mourteiret (04) © Lionel Quelin – CEN PACA

Le Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur, en tant que coordinateur du Plan national d’actions Vipère d’Orsini, effectue un travail de coordination du réseau d’acteurs travaillant sur cette espèce. Le Plan national d’actions définit une stratégie sur le long terme pour son maintien et celui de ses habitats, allant de la valorisation de l’expérience de gestion et de la connaissance de l’espèce acquise, à la connaissance exhaustive de sa répartition, en passant par la communication auprès de publics variés et par la gestion et la protection de ses habitats.

La Vipère d’Orsini a fait l’objet d’attentions particulières depuis 1992, grâce au financement par l’Etat de missions pour mieux la connaître et la protéger. Dans un premier temps, l’Office national des forêts et le CEN PACA ont ainsi mené des campagnes de prospections, puis proposé des mesures en faveur de sa protection dans un document préliminaire en 1998, qui servit de base à la rédaction d’un plan de restauration pour l’espèce en 2005. Ce plan de restauration fut ensuite mis en œuvre dans le cadre d’un programme LIFE de conservation de la Vipère d’Orsini (2006-2011) porté par l’Agence régionale pour la biodiversité et de l’environnement de Provence-Alpes-Côte d’Azur (anciennement ARPE) et financé par la Commission européenne (50 %), les départements des Alpes-de-Haute-Provence, du Var et du Vaucluse.