Publié le 10 janvier 2022 - Publication à l'honneur

Fiabilité et effet du PIT-tagging sur le Pélobate cultripède

Le Conservatoire d'espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d'Azur et son partenaire le Parc naturel régional du Luberon ont étudié ces trois dernières années la dynamique de deux populations de Pélobate cultripède dans le Vaucluse. Leur étude, portant sur la fiabilité d’une méthode de marquage, le PIT-Tagging, et son impact sur la masse corporelle de ce crapaud menacé, vient d’être publiée dans la revue scientifique Herpetological Conservation & Biology.

Au cours de cette étude démographique effectuée par capture-marquage-recapture, les Pélobates cultripèdes ont été identifiés individuellement grâce à l’implantation sous cutanée de PIT-tags (RFID). Cette technologie est aujourd’hui largement utilisée pour le marquage de la faune sauvage (poissons, oiseaux, amphibiens, etc.) et semble très bien tolérée par la plupart des taxons.

Mesure d’un Pélobate cultripède – étude démographique du Pélobate cultripède (Vaucluse) © David Tatin – Orbisterre

Néanmoins, peu d’études s’attachent à évaluer la fiabilité de ce dispositif, c’est-à-dire le pourcentage de PIT-tags conservés dans l’organisme des individus (taux de rétention) après avoir été équipés. Or, nous savons que les PIT-tags sont susceptibles d’être évacués et que ce rejet dépend de plusieurs paramètres (texture de la peau, zone corporelle d’implantation, etc.). Une part importante de faux négatifs (c’est-à-dire des individus considérés à tort comme de nouveaux individus alors qu’ils ont déjà été équipés) aurait comme incidence de biaiser totalement l’estimation des paramètres démographiques.

Pour éviter ces erreurs, un second marquage se basant sur des photographies des motifs dorsaux a été combiné. Résultat, le taux de rétention des PIT-tags était de 100 % quelle que soit la classe d’âge, et le taux de faux négatifs (individus considérés à tort comme de nouveaux individus alors qu’ils ont déjà été équipés) égal à zéro.

Lors d’une seconde analyse, l’évolution de la masse des individus a été contrôlée entre leur première et dernière recapture. Durant la période de suivi, aucune perte de masse n’a été détectée chez les adultes et une prise de masse significative chez les juvéniles a été observé. Il semble donc que le PIT-Tagging n’ait pas d’effet délétère sur le Pélobate cultripède.

Cette étude a été possible grâce au soutien financier de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Parc naturel régional du Luberon et du Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous saluons l’effort et l’investissement de nos services civiques, stagiaires et bénévoles qui nous ont accompagné ces trois dernières années.

 

 

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RENET J., GUILLAUD F., XERES A., BRICHARD J., BAUDAT-FRANCESCHI J., ROSA G. 2021 – Assessing reliability of PIT-Tagging in an endangered fossorial toad (Pelobates cultripes) and its effect on individual body mass. Herpetological Conservation and Biology 16(3): 584–593.