Cistude d’Europe
Notre seule tortue aquatique dans des milieux en régression
Carte d'identité
Nom scientifique | Emys orbicularis |
Poids | 600 g pour les mâles - jusqu’à 1,3 kg pour les femelles |
Taille | 16 cm pour les mâles - jusqu’à 20 cm pour les femelles |
Espérance de vie | jusqu’à 50 ans (un siècle pour certaines) |
Répartition et habitat
En France, l’espèce est présente dans huit Régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val-de-Loire, Corse, Grand-Est, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur accueille d’importantes populations. Elles occupent deux entités géographiques bien distinctes : La Camargue et ses abords d’une part, et le sud du Var d’autre part (massifs des Maures et de l’Estérel et leurs bordures septentrionales). Les populations varoises occupent essentiellement des cours d’eau et des torrents, la population camarguaise se plait dans les marais d’eau douce et dans le réseau hydraulique d’origine humaine. Quelques petites populations isolées subsistent dans le Vaucluse (basse vallée de la Durance) et dans le reste des Bouches-du-Rhône (Crau, vallée des Baux et abords de l’étang de Berre). La dernière population des Alpes-Maritimes a disparu dans les années 1980 (étang de Vaugrenier).Description
La Cistude d’Europe présente une carapace lisse et légèrement aplatie de couleur sombre, marquée de ponctuations ou de lignes jaunes, tout comme les pattes, la tête et la queue. La coloration des individus est très variable. Pour prendre ses bains de soleil, elle recherche activement les troncs d’arbres flottants, les branches basses de tamaris en berge.
Régime alimentaire
La Cistude est une espèce opportuniste se nourrissant indifféremment d’invertébrés aquatiques, d’insectes tombés à l’eau ou de poissons blessés ou morts. Essentiellement carnivore en début de vie, l’espèce deviendrait omnivore à l’âge adulte.
Menaces
Les menaces pesant sur l’espèce sont nombreuses : perte d’habitat, dégradation de la qualité des habitats terrestres et aquatiques, fragmentation des populations, pratiques agricoles et piscicoles défavorables à l’espèce, prédation et prélèvements d’individus, incendies, concurrence avec une espèce exotique : la Tortue à tempes rouges (Tortue de Floride).
Statut de protection
L’espèce est protégée règlementairement au niveau international, européen et français. Elle est présente sur la liste des espèces protégées de France, fait partie des espèces prioritaires européennes et de plusieurs conventions internationales.
La vente et la détention de Cistude d’Europe sont interdites et punies par la loi.
Les actions pour la préserver
Cette petite tortue fait l’objet d’un deuxième Plan national d’actions de dix ans (2020-2029), à l’issue du premier Plan national d’actions (2011-2015). L’objectif de ce Plan national d’actions est la recherche le bon état de conservation des populations de l’espèce par l’application d’une stratégie de conservation de l’espèce cohérente et fonctionnelle à l’échelle nationale. Il vise à augmenter ses effectifs et à étendre son aire de répartition.
Les enjeux de conservation identifiés pour l’espèce sont les suivants :
• La conservation de mosaïques de zones humides et de prairies sèches de bonne qualité écologique
• Une gestion adaptée des différents milieux de vie de l’espèce
• Le maintien de corridors de déplacement au sein du paysage
• La prise en compte des problématiques liées aux nombreuses espèces exotiques fréquentant la même niche écologique
Le Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur est l’animateur régional du PNA, désigné par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il coordonne notamment le réseau d’acteurs mobilisés sur cette espèce.
La préservation des zones humides, dont le nombre et les surfaces ont fortement diminué depuis le début du 20e siècle, est indispensable à la sauvegarde de la Cistude d’Europe. Le Conservatoire assure la gestion de zones humides abritant la Cistude d’Europe. Des suivis écologiques ont pour but d’évaluer sur le long terme l’évolution des populations et d’évaluer la vulnérabilité de l’espèce.
L’information et la sensibilisation de la société civile et des acteurs économiques sur la fragilité de l’espèce contribuent également à sa conservation.