Aigle de Bonelli

L’un des rapaces les plus menacés de France

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L’Aigle de Bonelli est l’un des rapaces les plus menacés sur le territoire français. En 2020, sa population s’élève à 41 couples nicheurs (22 couples en 2002, 80 en 1960). Sous l’impulsion du Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d'Azur, du Conservatoire d’espaces naturels de Languedoc-Roussillon et de la Ligue de Protection pour les oiseaux Auvergne-Rhône-Alpes, les effectifs remontent lentement.
Connaître

Carte d'identité

Nom scientifique Aquila fasciata
Poids 1,5 à 3 kg
Taille 60-70 cm (150-170 cm d'envergure)
Espérance de vie de 25 à 30 ans

Répartition et habitat

L’Aigle de Bonelli est présent en Europe du sud (Espagne, Portugal, Grèce, Chypre, Italie, Serbie, Croatie, Albanie), au Maghreb, au Proche et Moyen-Orient ainsi qu’en Asie (en grande partie sur le sous-continent indien). En France, l’espèce occupe l’arrière-pays de la côte méditerranéenne. Son territoire de chasse est constitué de milieux ouverts tels que les garrigues, les pelouses à Brachypode rameux, entrecoupées de vignes et de coteaux calcaires. Il niche sur les falaises typiques des reliefs méditerranéens de basse altitude : escarpements, gorges, puechs, barres...
Aigle de Bonelli © Jean-Claude Tempier – CEN PACA

À ne pas confondre avec…

Réputé discret et difficile à observer c’est un aigle de taille moyenne aux ailes plutôt arrondies. La queue, assez longue, présente une large bande subterminale qui lui confère le surnom d’Aigle à queue barrée. En vol, sa silhouette peut faire penser à une grande Bondrée apivore ; mais c’est avec le Circaète Jean-le-Blanc, d’envergure et d’aspect assez proches et partageant le même milieu, qu’il est le plus souvent confondu.

 

Régime alimentaire

Son alimentation est diversifiée et dépend des ressources locales. Il se nourrit principalement d’oiseaux (corvidés, pigeons, perdrix, passereaux, goélands…), mais il capture également des mammifères (écureuils, lapins, rongeurs…), ainsi que quelques reptiles (lézards…).

 

Menaces

Les principaux facteurs affectant la population française d’Aigle de Bonelli sont les suivants :

  • L’électrocution et la collision  sur le réseau électrique
  • La persécution par les tirs, principalement
  • Les dérangements (activités de pleine nature telles que l’escalade, le quad, le motocross, mais aussi le survol des sites par des avions et des hélicoptères)
  • Les parcs photovoltaïques et éoliens (risque de mortalité directe sur les pales et perte d’habitat)
  • L’évolution des paysages (changement des pratiques agricoles qui modifient le paysage et réduit les habitats favorables aux espèces-proies de l’Aigle de Bonelli)
  • La compétition inter et intraspécifique pour les sites de nidification (entre l’Aigle de Bonelli et l’Aigle royal par exemple)

 

Statut de protection

L’espèce est protégée règlementairement au niveau européen et français. Elle est inscrite sur la Liste des espèces protégées de France (catégorie « En danger ») et à la Liste des espèces prioritaires européennes et de plusieurs conventions internationales.

Agir

Les actions pour le préserver

Baguage d’un Aiglon de Bonelli © Patrick Nosetto

L’Aigle de Bonelli bénéficie à ce titre d’un Plan national d’actions pour favoriser le maintien de sa population, voire son expansion. Le Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur est impliqué depuis 1975 dans la conservation de cette espèce et assure la coordination de ces plans d’actions en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 1999.

Le Conservatoire est également responsable du programme de baguage national depuis 1990. Il assure ainsi le baguage de tous les aiglons nés chaque année dans la Région et vérifie la présence/absence de bagues sur les adultes cantonnés. Il travaille avec l’Université de Barcelone sur la dispersion des individus bagués, puis cantonnés en France et en Catalogne. Il collabore aussi avec l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale et le Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive/CNRS sur la dynamique de la population française.

Le Conservatoire mène également un programme de suivi télémétrique (équipement GPS de jeunes Aigles de Bonelli et des adultes cantonnés) via le programme de baguage, sous l’égide du Centre de recherche sur la biologie des populations d’oiseaux. Ce suivi télémétrique s’inscrit dans le Plan national d’actions.

L’information et la sensibilisation de la société civile et des acteurs économiques sur la fragilité de l’espèce contribuent également à sa conservation.