Le 31 mai 2022, à l'occasion d'un suivi sur la flore protégée du site en gestion des Saquèdes à Sainte-Maxime (83), un Coquelicot peu commun, le Pavot pennatifide, Papaver pinnatifidum, a été observé.
Répartition et historique
Dans le monde, cette espèce est essentiellement connue en Espagne, Italie, Sicile, Sardaigne, dans le sud-est de la France et en Corse (GBIF, Atlas-catalogue de la flore vasculaire du Var). Elle est considérée historiquement comme une « mauvaise herbe » (Flore de la France méditerranéenne continentale). Pourtant elle demeure particulièrement rare tant au niveau national que pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où elle est surtout connue du littoral des Alpes-Maritimes. Dans le Var, la dernière observation de cette espèce date de 2001 à Bormes-les-Mimosas.
Un délicat travail d’identification et de vérification
La distinction de certaines espèces du genre Papaver parait parfois délicate. Plusieurs critères distinctifs s’observent sur la couleur et l’agencement des pétales, la pilosité, la taille et l’aspect des capsules (fruits) et la découpe des feuilles. Par ailleurs, il est important d’avoir à l’esprit que de nombreux Papaver, y compris notre principal intéressé, s’épanouissent dans les friches et décombres, milieux présentant des conditions fortement variables, qui sont susceptibles d’engendrer des morphologies inhabituelles. En outre, certains Coquelicots sont horticoles. L’observation de plusieurs individus est alors une aide précieuse pour établir des tendances et pour répondre aux nombreux questionnements qui s’imposent.
Une belle découverte sur le terrain
Lors de la visite de terrain du 31 mai, les individus étaient entièrement en fruit. Ce qui a immédiatement attiré le regard. En effet, les capsules du Pavot pennatifide sont particulièrement longues, plus de 3,5 fois plus longues que larges selon certains ouvrages (Flora Gallica). Ses pétales, alors absents, sont normalement d’un rouge plus orangé que le rouge du Coquelicot plus commun, Papaver rhoeas. Enfin, ses feuilles, sont assez peu découpées comparées à celles du Coquelicot douteux, Papaver dubium dont il est morphologiquement assez proche.
La richesse du croisement des compétences naturalistes
Le Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur, grâce à la diversité des compétences naturalistes des bénévoles et des salariés, dispose d’une approche basée sur plusieurs spécialités. Il peut également s’appuyer sur son réseau naturaliste. Cela permet, comme avec le Coquelicot pennatifide, de compléter les connaissances actuelles et de proposer des actions de préservation basées sur des visions complémentaires. Cette configuration peut s’avérer particulièrement pertinente pour des sujets comme les relations entre les insectes et leurs plantes hôtes.
Le statut de préservation de l’espèce
L’espèce est protégée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, elle est classée vulnérable sur la liste rouge régionale. L’espèce est donc interdite de destruction, coupe, mutilation, arrachage, cueillette ou enlèvement, colportage, utilisation, mise en vente, vente ou achat sur tout le territoire de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur.