Espèce qui fréquente prairies sèches semi-naturelles de basse altitude, l'Œdicnème criard fait l’objet de prospections spécifiques. En effet, la régression des effectifs que l’on observe dans toute l’Europe est probablement due à la disparition des biotopes naturels qu’il affectionne et à l’intensification de l’agriculture. C'est pourquoi, cet automne en Crau, un suivi des rassemblements postnuptiaux d’Œdicnèmes criards a été mis en œuvre dans le cadre de l’enquête nationale LIMAT (Limicoles & Anatidés nicheurs). Ces prospections permettent de comprendre comment évolue la population de Crau, tant en termes de distribution que d’effectif.

Un oiseaux atypique

Œdicnème criard © Elvin MILLER – CEN PACA

L’Œdicnème criard Burhinus oedicnemus est un oiseau aux mœurs crépusculaires et nocturnes. De jour, son comportement farouche et son plumage cryptique lui permettent de passer inaperçu. Ce limicole essentiellement terrestre se nourrit d’invertébrés, et se reproduit et niche à même le sol.

D’origine méditerranéenne, l’Œdicnème est une espèce caractéristique des prairies sèches semi-naturelles de basse altitude. Migrateur, il est présent en France de mars à octobre, pour la période de reproduction, même si quelques cas d’hivernage sont signalés, notamment en Crau. La régression des effectifs que l’on observe dans toute l’Europe est probablement due à la disparition des biotopes naturels qu’il affectionne et à l’intensification de l’agriculture. L’Œdicnème est largement répandu sur toute la Crau et le maintien de cette population implique donc la préservation des coussouls, y compris hors réserve naturelle, et le maintien des pratiques culturales et pastorales extensives dans le reste de la plaine.

Compter pour préserver

Cet automne en Crau, un suivi des rassemblements postnuptiaux d’Œdicnèmes criards a été mis en œuvre dans le cadre de l’enquête nationale LIMAT (Limicoles & Anatidés nicheurs). En raison des milieux particuliers qu’il fréquente et de sa discrétion, l’Œdicnème criard fait l’objet de prospections spécifiques. Ces oiseaux se rassemblent en effet dans des secteurs favorables avant de partir en migration d’automne. Le comptage des rassemblements postnuptiaux peut ainsi être un indicateur pour estimer la taille des populations nicheuses locales et par extension celle de la population nationale. En Crau, jusqu’à présent, seuls une dizaine de sites étaient suivis, ce qui ne permettait pas d’estimer la taille de la population globale. C’est pourquoi le Conservatoire d’espace naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur avait cette année l’ambition de suivre la totalité des secteurs de la Crau et des sites de rassemblements connus dans la plaine.

Pour répondre à cet objectif, le Conservatoire s’est associé à plusieurs partenaires, la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), structure coordinatrice de cette enquête nationale, le GPMM (Grand Port Maritime de Marseille), pour le recensement sur ses propres terrains, et le Département des Bouches-du-Rhône, intervenu sur le site de Cabanes Neuves.

Le Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur tenait à remercier les salariés de ces structures ainsi que les bénévoles ayant participé à l’opération. Sans leur implication, il n’aurait pas été possible de procéder au recensement simultané de 19 secteurs de Crau.

Pour aller plus loin

Les secteurs définis ont été visités au cours de 2 passages au mois d’octobre. Au total, 118 œdicnèmes ont été observés lors du premier passage, et 205 lors du second. Sur les terrains du GPMM, 25 individus ont été observés lors du premier passage, et 45 au second. Il sera intéressant de poursuivre ce suivi dans les années futures pour voir comment évolue la population de Crau, tant en termes de distribution que d’effectif.