Le Sonneur à ventre jaune
Une espèce qui disparait progressivement de notre région
Le Sonneur à ventre jaune est un petit crapaud de quelques centimètres, au dos marron couvert de petites verrues sombres. Son ventre caractéristique est jaune, ponctué de grandes tâches noires. Sa pupille en forme de cœur le distingue rapidement des autres amphibiens de la région.
Les motifs de sa face ventrale sont l’équivalent d’une empreinte digitale : les individus peuvent êtres reconnus via photo-identification. Ceci permet des suivis démographiques de populations sur de nombreux sites.
Carte d'identité
Nom scientifique | Bombina variegata |
Famille | Bombinatoridae |
Poids | 5 à 10 g |
Taille | 3 à 5 cm |
Espérance de vie | Une vingtaine d'années |
Répartition et habitat
Cette espèce est présente dans une grande partie de l’Europe, de la France à la Roumanie. En France les populations les plus importantes se trouvent dans le nord-est, les Alpes et le massif central, avec quelques populations résiduelles dans l’ouest. En Provence-Alpes-Côte d'Azur le Sonneur à ventre jaune, historiquement présent dans tous les départements, a disparu du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes au cours du XXe siècle. Il était commun dans les zones humides autour de Marseille (13) ou encore à Sainte-Cécile-les-Vignes (84). La destruction des zones humides temporaires, la canalisation des cours d’eau et des sources, l’empierrement des pistes ont causé la disparition de ses habitats : les petites zones d’eau ensoleillées. Aujourd’hui dans la région on ne le retrouve plus que dans les Hautes-Alpes (Champsaur, Embrunais, Gapençais) et quelques stations éparses dans le nord des Alpes-de-Haute-Provence.-
Cycle de vie
Le Sonneur à ventre jaune sort d’hivernation au début du printemps et recherche rapidement des points d’eau où il se reproduira.
Au début de l’été, les mâles territoriaux poussent un chant discret « hou hou hou » pour attirer les femelles. Après l’accouplement, la femelle pond plusieurs chapelets d’œufs qui peuvent êtres répartis dans plusieurs mares (souvent temporaires). Après avoir éclot rapidement (1 semaine environ), le têtard peut se métamorphoser en adulte en quelques semaines, afin de palier à l’assèchement rapide de ces milieux.
-
Régime alimentaire
Le Sonneur est un chasseur opportuniste, il se nourrit principalement d’invertébrés aquatiques : insectes, vers, crustacés et mollusques.
-
Menaces
Au cours du XX et XXIe siècle les zones humides de Provence-Alpes-Côte d’Azur ont été fortement impactées par l’urbanisation et l’agriculture. Dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence l’arboriculture et la canalisation de la Durance ont causé la disparition de nombreuses mares et de petites zones humides. Encore aujourd’hui, ornières, mares et annexes de cours d’eau sont comblés ou drainés.
De plus, la réduction des précipitations estivales, due aux changements climatiques globaux, accélère l’assèchement des milieux propices à la reproduction du Sonneur à ventre jaune.
Aujourd’hui, dans la région, on dénombre désormais seulement une quarantaine de populations, avec pour beaucoup aucun individu détecté depuis des années.
-
Statut de protection
En France, l’espèce est protégée (arrêté du 8 janvier 2021).
Annexe II de la directive habitats
Listes rouges IUCN :
- LC (Préoccupation mineure) Monde et Europe
- VU (Vulnérable) France
- EN (En danger) PACA
Action pour le préserver
Le Sonneur à ventre jaune est bénéficiaire d’un Plan National D’actions (PNA) piloté par l’ONF. Il est décliné en région par le Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a été désigné par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’animation de ce PNA permet la mobilisation d’un réseau d’acteurs sur l’espèce.
Exemples d’actions effectuées dans le cadre de ce PNA :
- Organisation de journées de prospections sur des stations historiques
- Carte de sensibilité de l’espèce
- Création et actualisation d’une base de données stations
- Veille écologique sur les projets d’aménagement susceptibles d’impacter l’espèce